Bac +6 : Nom de la Formation, Durée et Dénomination Officielle

Un diplôme de niveau Bac +6 n’ouvre pas automatiquement les mêmes portes qu’un master reconnu par l’État. Plusieurs formations privées affichent pourtant ce niveau sur leurs supports, sans pour autant délivrer une certification officielle. Le code de l’Éducation distingue soigneusement diplômes nationaux, titres professionnels et certifications enregistrées au Répertoire national des certifications professionnelles (RNCP).

Les intitulés se multiplient : mastère spécialisé, MBA, diplôme d’établissement, certificat d’études supérieures. Derrière ces appellations, la durée des études, la rigueur du programme et la reconnaissance institutionnelle ne se valent pas d’un organisme à l’autre. Le choix d’un Bac +6 engage donc bien plus que la simple poursuite d’un cursus : la possibilité de présenter certains concours, d’accéder à la fonction publique ou d’intégrer une université étrangère dépend de la nature du diplôme.

À quoi correspond un Bac +6 dans le paysage de l’enseignement supérieur ?

On parle de Bac +6 pour désigner une formation accessible après un Bac +5, la plupart du temps après un master. Ce niveau, classé au niveau 7 du cadre européen des certifications, partage la même classification que les masters et mastères spécialisés (MS). Pourtant, la jungle des intitulés, des grades et des parcours brouille les repères.

Le diplôme national de master, délivré sous l’égide du ministère de l’Enseignement supérieur, s’impose comme la référence : il garantit une reconnaissance partout en Europe. Mais d’autres chemins existent. Des écoles privées ou des établissements proposent, après Bac +5, des diplômes d’établissement, mastères spécialisés ou MSc. Leur valeur dépend alors de leur inscription au Répertoire national des certifications professionnelles (RNCP).

Ce répertoire, géré par France Compétences, atteste d’une reconnaissance professionnelle : le titre a une valeur sur le marché du travail, mais il ne bénéficie pas toujours d’une équivalence académique. En France, les formations de niveau Bac +6 couvrent des terrains variés : recherche (préparation au doctorat, master recherche), innovation, management (MSc, mastère spécialisé, MBA). L’Europe harmonise les niveaux, mais chaque établissement s’approprie la terminologie. La mention grade de master ou « conférant grade de master » sert alors de boussole pour évaluer la portée du diplôme obtenu.

Voici les grandes familles de diplômes à ce niveau :

  • Diplôme national de master : délivré par universités ou écoles publiques, reconnu dans toute l’Europe
  • Mastère spécialisé, MSc : proposés par écoles de commerce ou d’ingénieurs, reconnaissance variable selon l’école et le cursus
  • Doctorat : niveau 8, réservé à ceux qui poursuivent après un Bac +6 axé recherche

Les différentes formations accessibles après un Bac +5 : panorama et spécificités

Le choix de formations post-Bac +5 est plus vaste que jamais, chaque filière développant ses propres modèles pour répondre à la diversité des profils et des besoins. À ce stade, la variété des diplômes et leur reconnaissance sur le marché du travail font toute la différence.

Les mastères spécialisés (MS) de la Conférence des grandes écoles (CGE) s’adressent à des Bac +5 ou ingénieurs diplômés. Leur promesse : forger une expertise pointue en douze mois. En parallèle, le MSc (Master of Science), enseigné majoritairement en anglais, vise l’ouverture internationale et attire ceux qui veulent ajouter une corde à leur arc.

La certification professionnelle RNCP fonctionne comme un filtre : seuls les titres inscrits au répertoire national jouissent d’une reconnaissance officielle en entreprise. Les écoles d’ingénieurs habilitées par la Commission des titres d’ingénieur (CTI) délivrent un titre d’ingénieur diplômé, gage d’exigence et de savoir-faire technique.

Dans le management, les business schools comme l’Essec Business School proposent des cursus en alternance, apprentissage ou formation continue, adaptés à des profils variés. La VAE (validation des acquis de l’expérience) élargit le champ : des cadres chevronnés peuvent ainsi faire reconnaître leur parcours sans passer par un cursus classique.

Chaque formation Bac +6 s’appuie sur des certifications ou labels spécifiques. Le poids d’un diplôme repose non seulement sur la marque de l’école, mais aussi sur son inscription au RNCP et la validation par la CGE, la CTI ou France Compétences.

Reconnaissance officielle : comment vérifier la valeur d’un diplôme Bac +6 ?

La reconnaissance officielle d’un diplôme Bac +6 ne se lit pas simplement sur le document remis à la fin du cursus. Plusieurs critères, administrés par les autorités publiques et des organismes spécialisés, entrent en jeu.

Avant de s’engager, il faut examiner la nature juridique du diplôme : s’agit-il d’un diplôme national, d’un diplôme visé par l’État, ou d’un titre délivré par un établissement privé ? Le Répertoire national des certifications professionnelles (RNCP) constitue la référence incontestable. Ce registre, géré par France compétences, recense tous les titres professionnels reconnus à l’échelle nationale. Pour vérifier un diplôme, rendez-vous sur le site officiel du RNCP, en renseignant l’intitulé exact et la date d’obtention. La présence sur cette liste indique que la formation répond aux besoins du marché et bénéficie d’une reconnaissance par les administrations et les employeurs.

Certains diplômes bénéficient d’un visa du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche. Ce visa garantit un contrôle pédagogique renforcé. Les diplômes nationaux, remis au nom de l’État, confèrent d’office le grade correspondant, master ou doctorat. En revanche, d’autres titres sont simplement « délivrés par l’établissement » : leur valeur repose alors sur la réputation de l’école, sans garantie d’équivalence officielle.

La mention dans le bulletin officiel ou une publication au Journal officiel reste un indicateur solide du caractère reconnu du diplôme. Mieux vaut se tourner vers des formations dont la reconnaissance est affichée sans ambiguïté, en consultant les bases publiques ou en posant la question au service scolarité.

Professeur discutant avec un étudiant dans un couloir universitaire

Ce que la dénomination et la durée révèlent sur votre futur diplôme

La dénomination officielle d’un diplôme Bac +6 véhicule bien plus qu’un intitulé : elle reflète le niveau de compétences visé, le cadre réglementaire et la place réelle du cursus dans l’enseignement supérieur français et européen.

Un diplôme national de master garantit une reconnaissance sur le plan académique et professionnel, avec un grade master ou, dans certains cas, un doctorat. À l’opposé, un diplôme d’établissement privé, même dans une école réputée, n’ouvre pas toujours les mêmes perspectives : ni équivalences automatiques, ni mobilité simplifiée à l’international.

La durée de la formation éclaire aussi sur sa portée. Un cursus de douze à vingt-quatre mois à temps plein s’inscrit généralement dans la progression licence-master-doctorat, vers le niveau 7 du cadre européen. Ce jalon atteste d’une capacité à gérer des situations complexes, mener des recherches ou occuper des fonctions d’expertise. Les formations plus courtes, souvent labellisées certification professionnelle, servent plutôt à acquérir une spécialisation pointue ou à s’adapter à un secteur en mutation.

La cohérence entre l’intitulé et la durée conditionne la lisibilité du diplôme sur le marché, en France ou à l’étranger. Un master reconnu, conférant le grade, permet d’accéder au doctorat ou à des postes à responsabilité. Les intitulés flous, sans mention explicite de niveau ou de grade, doivent alerter : il faut exiger des précisions sur l’étendue réelle de la qualification.

À l’heure où les parcours s’entrecroisent et où la promesse d’un Bac +6 ne suffit plus, la vigilance reste de mise. Prendre le temps de décrypter les intitulés, vérifier les reconnaissances et recouper les informations, c’est se donner les moyens de transformer un diplôme en véritable passeport pour l’avenir.