Types de discours : quel est le plus courant ? Découvrez les analyses

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Le discours direct n’est pas le champion toutes catégories des échanges quotidiens. Contrairement à ce que l’on imagine souvent, les conversations spontanées s’appuient bien plus fréquemment sur le discours indirect ou le discours narrativisé, comme l’ont établi de nombreuses études menées sur des corpus oraux.

Les recherches montrent que la fréquence d’un type de discours varie en fonction du contexte, du support et de l’objectif de communication. Cette réalité impose d’affiner l’analyse : il s’agit de saisir pourquoi tel ou tel mode d’énonciation émerge, et comment il influence la réception.

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Pourquoi les styles de discours nous entourent au quotidien

Les formes du discours forment la trame de tous les espaces d’expression, du parlement à la littérature, des échanges professionnels à la sphère privée. Les sciences humaines et les sciences du langage s’intéressent à cette mosaïque de pratiques, ancrée dans les interactions sociales et les héritages culturels. À Paris comme dans les autres régions, des figures telles que Dominique Maingueneau ou Frédéric Cossutta auscultent la circulation des styles dans la société, que ce soit dans les médias, la politique ou la vie de tous les jours.

La question du style dépasse le simple effet de signature. Elle pose celle de la posture du locuteur, du montage du texte, et du jeu subtil avec l’auditoire. En littérature, le discours littéraire se distingue par ses procédés : fragmentation, diversité des voix, focalisations multiples. Dans l’arène politique, la scénographie du propos s’élabore autour d’une rhétorique millimétrée, d’une organisation théâtralisée et d’une adresse au collectif.

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Voici quelques exemples concrets de cette pluralité dans l’usage quotidien :

  • Le texte journalistique mêle récit, commentaire et citation, brouillant sans cesse la frontière entre les registres.
  • Les études en sciences humaines sociales soulignent que le discours est toujours situé : il structure les échanges, influence les dynamiques de groupe, et met en jeu des rapports de force.

Cette richesse repose sur des modèles théoriques élaborés au fil du temps. Dominique Maingueneau, dans ses publications aux Presses Universitaires de France, insiste sur la notion d’espace discursif. Le discours n’est pas qu’un simple moyen d’informer : il cristallise les enjeux sociaux, façonne les genres et module les formes d’énonciation.

Quels sont les grands types de discours ? Petit panorama accessible

En analysant les types de discours, plusieurs grandes familles émergent, chacune portée par une scénographie précise et par l’intention du locuteur. Les classifications proposées par Dominique Maingueneau, Patrick Charaudeau ou Jean Dubois s’accordent sur quatre ensembles principaux : discours narratif, discours descriptif, discours argumentatif et discours explicatif. Chaque catégorie mobilise des stratégies spécifiques, liées au contexte d’énonciation et à la nature de l’auditoire.

Voici en quoi consistent ces formes majeures :

  • Le discours narratif relate des faits, qu’ils soient vécus ou imaginaires. Il organise la matière autour d’une chronologie, de personnages, d’actions. On le trouve partout, du roman au journal intime, en passant par les reportages ou les témoignages.
  • Le discours descriptif s’attache à représenter un objet, un lieu, une figure. Il use de détails, accumule les attributs, vise à donner à voir. Ce mode traverse aussi bien la littérature que les écrits scientifiques ou sociologiques.
  • Le discours argumentatif cherche à convaincre ou à réfuter. Présent dans les discours politiques, les éditoriaux ou les essais, il mise sur la clarté logique, l’organisation serrée des idées et la force du raisonnement.
  • Le discours explicatif ambitionne d’apporter des connaissances, d’éclaircir des notions complexes. Il innerve les manuels scolaires, les articles de vulgarisation, et l’enseignement tout entier.

La notion de scène générique, chère aux linguistes, permet de situer chaque genre de discours par rapport à son contexte : qui s’exprime, devant quel public, avec quel objectif ? Les analyses menées par Kerbrat-Orecchioni ou par les presses universitaires françaises montrent que chaque type répond à des attentes précises, et structure la circulation de l’information, de l’autorité ou de l’imaginaire.

Le discours le plus courant : ce que disent les analyses

Les spécialistes de l’analyse du discours convergent sur un point : le discours narratif occupe une place dominante dans les échanges quotidiens. Les études dirigées par Dominique Maingueneau ou Frédéric Cossutta, et publiées par les presses universitaires, montrent que raconter, ordonner le réel en séquences, constitue une tendance fondamentale dans la communication humaine. La narration irrigue le journalisme, alimente la littérature, s’invite dans les discussions informelles, et même dans certains exposés scientifiques, dès lors qu’on mobilise l’exemple ou l’anecdote.

Les recherches en analyse textuelle ou en sciences du langage confirment que le récit s’impose comme une forme pivot. Mise en contexte, déroulement temporel, identification de personnages : ces mécanismes sont quasi universels. Qu’il s’agisse de Greta Thunberg, d’Emmanuel Macron ou de Léonardo DiCaprio, la narration devient l’outil pour capter l’attention, émouvoir ou persuader. Le discours argumentatif, omniprésent dans la politique et les médias, arrive en deuxième position, structurant débats, interventions et stratégies rhétoriques.

Dans l’enseignement supérieur, la frontière entre les genres se brouille davantage. L’analyse critique du discours révèle une hybridation croissante : le chercheur utilise le récit, le politique s’appuie sur l’explication, le journaliste navigue entre argumentation et description. Les travaux de Barbara Johnstone ou James Paul Gee éclairent ce phénomène : chaque contexte, chaque énonciateur adapte sa dominante, mais la narration reste la charpente la plus partagée.

discours communication

Décrypter un discours : méthodes simples pour s’y retrouver et affûter son regard

Pour comprendre la structure d’un discours, il faut apprendre à repérer les indices qui jalonnent le texte : vocabulaire choisi, progression des idées, variation des rythmes. Les experts en sciences du langage, Dominique Maingueneau, Patrick Charaudeau, conseillent de toujours replacer le propos dans son contexte, d’identifier la scène d’énonciation et de décoder les intentions de l’auteur.

Voici trois repères concrets pour conduire l’analyse du discours :

  • Identifiez le type de discours : narratif, argumentatif, descriptif, explicatif ou injonctif. Cette première étape éclaire la fonction du texte et ses ressorts.
  • Observez la scénographie : qui prend la parole, devant quel public, dans quelle situation ? Chaque genre, politique, scientifique, littéraire, façonne un rapport spécifique à l’auditoire, et construit sa propre légitimité.
  • Interrogez la progression thématique : quels sont les thèmes majeurs, comment s’enchaînent-ils ? La pragmatique et la sémantique du discours révèlent les sous-entendus, les stratégies d’influence ou de persuasion.

Dans cette démarche, la lecture attentive s’appuie sur des outils issus des sciences humaines : analyse textuelle, étude de la conversation, approche pragmatique. Les ouvrages publiés chez Armand Colin ou les presses universitaires de Grenoble et de Rouen offrent des grilles pratiques pour décrypter les contenus et saisir la manière dont le langage façonne nos relations. L’enjeu dépasse la théorie : analyser un discours, c’est cultiver une vigilance critique, apprendre à interroger le langage et à discerner ses effets, ses promesses, mais aussi ses pièges.

À force de lire entre les lignes, le regard s’aiguise et l’oreille devient attentive à ce qui circule, s’insinue, s’impose dans chaque prise de parole.